Jour 15: Dimanche 7 Septembre Planoles - Puigcerda

Publié le 28 Novembre 2014

Déjà 2 semaines écoulées depuis le départ et l'envie d'aller de l'avant toujours plus grande. Mais mes pieds me font encore souffrir surtout le gauche. Pourtant, les chaussures ont été éprouvées maintes fois, ça ne peut pas venir de là...et ça m'inquiète beaucoup pour la suite.La douleur est intérieure et affecte les métatarses: peut être le traumatisme est dû à l'accumulation des appuis dans les descentes.
Ma traversée est fortement compromise si ça continue comme ça.
Et ce n'est pas l'étape d'aujourd'hui qui va arranger la chose:25 km et 1092m de montée pour 1215m de descente!
De plus, Tilman se réveille avec un gros torticolis qui le gêne considérablement pour le portage de son sac, ça, plus son genou!.... voilà qu'il nous annonce au p'tit déj qu'il ne sait pas s'il va pouvoir marcher aujourd'hui!
Nous quittons le bungalow vers 8h en enjambant directement la clôture pour reprendre le GR. Au moins, on s'est économisé la courte descente sur Planoles.
C'est d'abord une montée très étroite et très embroussaillée qui n'est praticable que sur le 1° km. Ensuite, il faut jouer du bâton pour se frayer le passage dans les ronces, tellement nombreuses que je vais y laisser un tee-shirt propre, en phase de séchage sur le côté du sac.
Un groupe de 11 VTTs nous double, on s'écarte pour laisser le passage, l'un d'eux bascule dans les ronces ! Nous arrivons à Dorria et un court arrêt à la fontaine lavoir nous permet de reprendre des forces, tandis que 4 chiens nous tournent autour pour quemander un carré de chocolat.

Petit précision: Tilman et Katharina adorent le chocolat, c'est de l'énergie directe disent-ils....et pour le conserver par ces chaleurs, ils ont une astuce: ils mettent la plaquette dans le sac contre la poche à eau côté intérieur, ce qui l'empêche de fondre! Fallait y penser......

S'ensuit alors une très longue piste jusqu'au col de la Creu de Meians 1980 m, magnifique prairie d'où l'on aperçoit au loin le plateau de Cerdagne.

Depuis quelques kms, le balisage laisse à désirer et le GPS sous les arbres, a lui aussi du mal à se repérer.Bilan: on part dans une mauvaise direction et on se retrouve dans les bartasses pendant une bonne heure. Heureusement, on n'est plus dans les Albères, les jambes sont griffées mais ça passe en force, dans les genêts et quelques ronces, sur les traces des vaches.
En terrain dégagé, le Garmin retrouve ses marques et je ramène la troupe sur la piste que l'on aurait jamais dû quitter au départ du col.
On suit cette piste frontière un moment, borne après borne et on se pose en "contre-haut" dans l'herbe.
À la reprise, après le col de Marcer, la descente de 10 km commence. Au loin, côté français, le tonnerre et les éclairs grondent sur le Canigou. On alterne pistes et petits vallons herbeux agréables, ça n'en finit plus, mes pieds sont très douloureux. Pour Tilman, ça s'est arrangé au niveau du cou mais le genou nécessite quelques égards. Katharina a mal aux pieds elle aussi.

On arrive enfin sur ce plateau-dépression de Cerdagne long de 50 km par 20 km de large; excusez du peu! Cette région appartenait à l'Espagne (ainsi que les PO) avant le traité des Pyrénées. Puis la Cerdagne a été coupée en deux, 33 villages ont été cédés à la France sauf Llivia qui est une enclave espagnole entièrement à l'intérieur du territoire français.

Je reprends du poil de la bête car l'arrivée se rapproche. Nous augmentons la cadence, en file indienne sur la route. Après Age, une pluie légère s'invite, nous sortons la cape de sac et le KWay.
Nous rentrons dans Puigcerda mais nous ne sommes pas au bout de nos peines.Il nous faut trouver l'hôtel abordable cité dans le guide allemand.Nous demandons à un groupe de buveurs de bière, un peu émêchés certains....! L'un d'eux m'assure qu'il a fait le GR20 en entier de Banyuls à Hendaye et qu'il démarre en Corse !!!
Ils finissent par nous indiquer le chemin: l'hôtel se trouve tout en haut de Puigcerda mais fait génial: il y a un funiculaire suivi d'un ascenceur gratuits pour y accéder.
Un "petit vieux" très aimable nous amène même devant l'Hôtel Maria Victoria.

Grosse frayeur à la réception, pendant quelques minutes,je ne trouve plus ma CB....
L'hôtel est vraiment miteux, le plafond de ma chambre menace de s'écrouler, on doit attendre 30 mn pour l'eau chaude....

La douleur aux pieds n'a fait qu'empirer malgré le "bricolage" Comment vais-je pouvoir continuer demain alors que Daniel et Pierre viennent me rejoindre ?
Vers 20h, on sort sous la pluie pour le resto ( pour célébrer le passage du plus haut col hier)
Le proprio nous annonce que la cuisinière ne viendra qu'à 21 h ( jour de fête en Catalogne) On patiente donc devant des tapas et une bière.
On continue avec la ternera, une glace et un carajillo.

Katharina est très fatiguée, un jour de repos lui ferait le plus grand bien. Aussi décident-ils de s'arrêter là à Puigcerda comme c'était prévu au départ. Mais vu qu'il leur reste du temps d'ici le vol de retour, ils envisagent d'aller faire les 2 premières étapes Creus-Port de la Selva-Llança qu'ils n'avaient pas effectuées au début par peur de manquer de temps.
Vers 23 h, on rentre à la chambre.

Aujourd'hui, 25 km Total parcouru:231km Il reste 574km